Petite digression dans le contenu de ce blog, quoique… Ayant travaillé de nombreuses années dans des multinationales, les politiciens d'entreprises me sont bien connus. Et le fait de les avoir côtoyés durant toutes ces années a également contribué à faire de moi celui que je suis aujourd'hui. Leur culte du MOI, au détriment des autres et de leur entreprise, m'a toujours hérissé les poils, rendant ma vie quotidienne à leurs côtés compliquée.

L'un des moments les plus stigmatisant de cette manière de faire sont certainement les évaluations annuelles. Ces moments où le copinage prend très souvent le pas sur les plus-values réelles que les employés ont apportés à leur entreprise durant l'année écoulée ; les cotations étant très liées aux relations amicales entre le salarié et le team leader (lire les relations qui ont permis au manager de mieux se profiler vis-à-vis de sa propre hiérarchie) et pas aux éléments factuels des prestations.

On peut donc pertinemment se poser la question de savoir si l'arrivée de l'intelligence artificielle permettra de mettre fin aux comportements déviant de ce type de managers. Les faits rien que les faits, plus de place à la politique. Les objectifs sont atteints ou non, et si pas, les éléments qui ont empêché l'atteinte de ces objectifs seront listés et justement mis dans la balance.

Bien évidemment l'IA aura aussi ses limites, si elle ne prend pas en considération les facteurs humains qui ont influés sur les prestations. Pensons par exemple à une personne qui serait psychologiquement affaiblie pour des raisons personnelles, ce qui impacteraient indubitablement ses résultats dans la réalisation de ses objectifs.

Loin de moi l'idée de faire une généralité des processus d'évaluation. Ils sont parfois (malheureusement) le seul moment de feedback que reçoivent certains employés.

Loin de moi aussi l'idée de remettre en question l'intégrité de tous les managers. Fort heureusement, un bon nombre d'entre eux continuent de donner un feedback constructif, honnête, factuel et humain des prestations de leur équipe.

Et dans le même temps, on peut se demander si les "micro managers" et les politiciens d'entreprises ne risquent pas de devoir repenser leurs stratégies de survie et de profilage ?